Introduction
Pour mener à bien ce beau projet dont vous avez posé les bases, vous devez vous entourer et ouvrir l’idée aux autres. N’oublions pas qu’il s’agit d’un jardin communautaire avec de nombreux acteurs ! En tant que porteur du projet, vous devrez convaincre de sa pertinence sociale, trouver des partenaires et, ensemble, construire le cadre du projet collectif. Cette étape est essentielle si vous souhaitez communiquer plus largement et susciter l’intérêt de la communauté.
Leçons
L1. Les Différents Acteurs du Jardin
Un jardin partagé est composé de différents acteurs. Qui sont-ils ? Que font-ils ?
L’idée peut naître :
- d’une opportunité par exemple, un terrain à disposition,
- une envie, par exemple, l’envie de faire un jardin pédagogique, collectif…
- d’un besoin, par exemple, le besoin d’un lieu partagé dans un quartier d’immeubles.
L’initiateur ou le groupe initiateur précise son idée et en exprime le bien-fondé. Il rédige le document d’intention.
L’initiateur identifie un porteur de projet auquel il passe le relais. Dans ce cas, il devient commanditaire et assure le suivi de l’avancement du projet. L’initiateur peut décider de porter lui-même le projet.
Le porteur de projet est celui qui va mettre l’idée en oeuvre
Il contacte les partenaires possibles, élabore avec eux le cadre du partenariat.
Il procède à la préparation du document cadre qu’il présente aux partenaires. Ce document est le fondement du projet sur lequel il s’appuiera pour conduire les étapes suivantes.
Le porteur de projet recherche le terrain propice au projet de jardin (si nécessaire).
Il commence à rechercher les moyens pour financer la suite du projet (études, travaux, outillage, salaire éventuel d’un animateur professionnel…)
Deux possibilités s’offrent au porteur de projet :
- soit, le porteur de projet recrute, missionne ou mandate un animateur. C’est le cas des collectivités. Le porteur de projet passe alors le relais à l’animateur auquel il délégue les phases suivantes du montage de projet, tout en en gardant la responsabilité.
- soit, le porteur de projet choisit de devenir lui-même animateur du projet.
L’animateur ou Gardeniser est celui qui anime le projet et en est le moteur
L’animateur vérifie que le projet respecte le cadre précédemment fixé.
L’animateur prévoit les démarches pédagogiques et outils d’animation qu’il va mettre en œuvre avec le groupe de participants- jardiniers pour monter le projet.
Il constitue le groupe de participants-jardiniers ou l’élargit.
Avec l’animateur, le groupe définira les usages et modalités de fonctionnement du jardin et concevra ses aménagements. Toutes les décisions sont portées à la connaissance de tous : les participants-jardiniers, le porteur de projet, les partenaires… C’est un moyen de s’assurer que chacun adhère au projet.
*Le terme Gardeniser par contraction des mots garden (jardin) et organiser (organisateur) signifie « animateur ou animatrice d’un jardin partagé ».
L’adhérent
L’adhérent est un acteur important pour le jardin. Il s’engage à agir et soutenir les missions du jardin dans la durée. Il participe à l’Assemblée générale en votant le rapport moral et les rapports d’activité et financier.
Le bénévole
Il prend part aux différentes activités du jardin selon ses capacités, ses désirs et ses disponibilités en concertation avec l’animateur ou le référent.
Le référent d’une activité
Il peut être un bénévole désigné pour coordonner une tâche particulière.
Le salarié ou apprenti
Il peut occuper toutes les fonctions et être invité à assister au bureau ou Conseil d’Administration, selon les statuts.
Le stagiaire, woofer, volontaire en service civique
Il participe aux activités du jardin, par exemple entretien du jardin…
Les collectivités
Elles peuvent être initiatrices, porteuses du projet, partenaires, partenaires financeurs…
Les associations adhérentes
Elles enrichissent les actions du jardin par exemple en coanimation ou lors d’un événement.
Les producteurs locaux
Ils peuvent participer à des événements lors d’un marché des producteurs.
Les donateurs et mécènes
Ils participent au financement et à la crédibilité de l’association.
Activité 2 : A partir de la vidéo suivante, je tente de répertorier les savoir-faire, savoir-être et connaissances d’un Gardeniser (animateur de jardin partagé) :
Annexes
L2. Créer des Partenariats
L’établissement d’un partenariat solide et durable est essentiel à la réussite d’un jardin communautaire. Les partenariats fournissent des ressources essentielles telles que des fonds, des outils et du matériel, ce qui permet de réduire les coûts et d’assurer la durabilité du jardin. Des partenaires diversifiés apportent un large éventail de compétences, allant de l’expertise en jardinage à l’organisation de la communauté, garantissant ainsi une gestion efficace du jardin.
La collaboration avec les écoles, les entreprises et les organisations à but non lucratif permet d’élargir l’impact du jardin, de renforcer la communauté et de promouvoir une alimentation saine et la durabilité. Une vision commune entre les partenaires favorise la viabilité à long terme, en garantissant le financement et le soutien des pouvoirs publics, et en veillant à ce que le jardin prospère en dépit des changements de direction ou de la dynamique de la communauté.
Les partenariats durables encouragent également l’appropriation et l’implication de la communauté, ce qui se traduit par une plus grande fierté et un plus grand engagement en faveur de la réussite du jardin. En outre, les partenaires peuvent accroître la visibilité du jardin grâce à des actions de sensibilisation et à l’engagement des médias, générant ainsi une prise de conscience et un soutien de la part de l’ensemble de la communauté.
Construire un partenariat efficace et durable
Voici les étapes clés d’un partenariat réussi :
- Définissez clairement ce que vous espérez obtenir grâce au partenariat.
- Veiller à ce que le partenariat soit conforme à la mission et aux valeurs du jardin communautaire prévu.
- Posez-vous la question de la pertinence sociale du jardin : quelle est l’utilité sociale du futur jardin ?
- Sur la base du document d’intention, préparez une présentation orale du projet (project pitch) qui soit percutante et convaincante.
- Choisissez le bon canal de contact (courriel, téléphone, réunion en face à face).
- Comprendre les besoins et les attentes du partenaire potentiel.
- Expliquez comment le partenariat pourrait bénéficier à toutes les parties concernées.
- Identifier clairement les objectifs communs du partenariat.
- Tenez compte des rôles et des responsabilités de chaque partenaire.
- Maintenir une communication ouverte et régulière.
- Adapter les stratégies et les actions en fonction du retour d’information et des nouvelles circonstances.
Conclusion
En suivant ces étapes – identification des objectifs communs, prise de contact, définition et développement du partenariat – vous pouvez créer des collaborations efficaces et mutuellement bénéfiques qui augmentent vos chances de réussite.
L3. Le Document Cadre du Projet
1. Impliquer les participants dans la construction du cadre d’un projet est essentiel pour assurer son succès. Cela permet de mieux aligner les objectifs avec les besoins réels, d’encourager l’adhésion et d’éviter les résistances. La co-construction favorise aussi l’innovation grâce à la diversité des idées, renforce la cohésion de groupe et garantit que les actions sont pertinentes et adaptées au terrain.
En résumé, cette démarche collaborative maximise l’engagement des parties prenantes, améliore la qualité du projet et en assure la durabilité.
A ce stade, le groupe évoque le cadre juridique le plus adapté au jardin partagé et ébauche un calendrier général pour planifier les différentes phases du projet.
2. Le document cadre structure les aspects essentiels du projet de jardin partagé. Il donne une description générale du projet, les objectifs généraux, les activités prévues.
Le document identifie également les ressources humaines nécessaires, en détaillant les compétences et le personnel impliqué.
Il prend en compte les ressources du territoire et du terrain, en s’appuyant sur les atouts locaux pour assurer la faisabilité.
Les ressources financières sont définies, accompagnées de l’élaboration d’un budget prévisionnel, afin de prévoir les coûts et les financements disponibles.
A ce stade, le groupe évoque le cadre juridique le plus adapté au jardin partagé et ébauche un calendrier général pour planifier les différentes phases du projet.
Ce document constitue ainsi une feuille de route claire pour la mise en œuvre du projet.
3. Pour vous aider dans la réalisation de ce document, nous vous proposons d’utiliser une technique connue sous le nom de système Quintilien ou méthode CQQCOQP. Cette méthode a été inventée par Marcus Fabius Quitilianus au premier siècle de notre ère.
Elle permet d’analyser une situation sous tous ses angles et de trouver des solutions. Il s’agit d’une technique de questionnement : « Comment ? Quoi ? Qui ? Combien ? Où ? Quand ? Pourquoi ? » . .
Elle est applicable à toute sorte de situation comme analyser les besoins, trier les informations, organiser un événement…
Dans l’étape suivante, nous vous proposons de définir dans une méthode concrète votre projet avec la communauté. Cela vous permettra d’utiliser une méthode dérivée du World Café pour travailler sur votre projet commun, avant de le formaliser dans le document que nous vous proposons.
Maintenant que vous avez complété votre carte mentale, vous devez remplir le « Document cadre du projet » que vous pouvez télécharger ci-dessous. Vous pouvez prendre tout le temps nécessaire pour le remplir. Ce document est le deuxième à inclure dans votre portfolio final qui sera prêt à la fin du module 3. Il constituera une partie importante du vade-mecum que vous pourrez présenter à n’importe quelle partie prenante.