Introduction
Le module 3 se concentre sur la mise en œuvre pratique d’activités interculturelles dans les jardins partagés. Ces activités sont conçues pour promouvoir l’échange culturel, l’inclusion et le dialogue entre les différents membres du jardin. Les activités interculturelles peuvent aller d’ateliers de cuisine et de festivals culturels à des échanges linguistiques et des cercles de contes, chacun offrant aux participants des occasions uniques de partager leur héritage culturel et d’apprendre les uns des autres.
Une partie essentielle de ce module consiste à comprendre l’importance de l’évaluation des besoins et des attentes de la communauté. Recueillir les commentaires des membres du jardin par le biais d’ateliers, d’enquêtes ou de discussions informelles permet de s’assurer que les activités reflètent réellement les divers intérêts, origines culturelles et besoins de toutes les personnes impliquées. Cette étape est cruciale pour favoriser un sentiment d’appartenance et faire en sorte que toutes les voix soient entendues, en particulier celles des groupes sous-représentés.
Le module accompagne les participants dans le choix et la planification d’activités de groupe. Il propose des stratégies pour définir des objectifs clairs et réalisables, tout en veillant à ce que les activités soient en adéquation avec les ressources disponibles, les contextes culturels et les atouts du groupe. Une attention particulière est portée à la mise en œuvre concrète, notamment à la répartition des rôles, à la gestion du temps et à l’identification des ressources nécessaires, telles que les lieux, les financements ou encore le soutien des bénévoles.
Le module propose des repères pour une mise en œuvre réussie des activités, en soulignant les bonnes pratiques telles que l’inclusion, l’accessibilité et une communication claire. Il insiste également sur la nécessité de rester flexible et de s’adapter aux changements de contexte ou à l’évolution du groupe.
En complément, le module 3 met en lumière l’importance de l’évaluation. En recueillant des retours, formels (enquêtes) ou informels (discussions), les participants peuvent analyser les réussites comme les axes d’amélioration. Cette dynamique d’apprentissage continu permet d’affiner les actions futures, afin qu’elles demeurent pertinentes et bénéfiques pour la communauté des jardiniers.
Leçons
L1. Fondements de l'engagement interculturel
Cette leçon invite les participants à explorer les bases de l’engagement interculturel au sein des jardins partagés. Elle met en lumière l’impact d’activités ciblées pour renforcer les interactions spontanées, valoriser la participation de chacun et construire un cadre véritablement inclusif. Les participants apprendront à identifier les besoins et attentes spécifiques de leur communauté, afin de concevoir des actions qui encouragent les échanges culturels et renforcent la participation des personnes issues de cultures moins représentées. À l’issue de la leçon, ils auront saisi l’importance de concevoir des activités en cohérence avec la diversité culturelle du groupe, en veillant à ce que chaque initiative soit pertinente et respectueuse des parcours de vie de chacun. Cette approche constituera une base solide pour approfondir les bonnes pratiques et élaborer des plans d’action concrets dans les modules suivants.
Bien que le jardinage collectif favorise naturellement les échanges et le dialogue interculturel, ce potentiel peut être amplifié par des activités spécifiquement conçues à cet effet. Ces initiatives renforcent le sentiment d’appartenance et permettent de valoriser les individus ou groupes dont la culture est moins représentée au sein de la communauté jardinière. Les jardins partagés offrent une multitude d’opportunités : ateliers de jardinage, événements conviviaux, séances de cuisine, projets culturels ou artistiques, et échanges linguistiques. Autant d’activités qui créent des espaces propices à l’engagement et à l’apprentissage mutuel. Des exemples concrets d’initiatives réussies seront présentés dans la leçon 2 de ce module.
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Le caractère unique des activités interculturelles
Les activités interculturelles dans les jardins partagés vont au-delà des événements sociaux classiques en mettant intentionnellement l’accent sur la diversité, l’inclusion et l’échange culturel. Par exemple, un atelier de cuisine interculturel ne se limite pas à transmettre des recettes : il engage activement des participants de cultures variées, tient compte des spécificités alimentaires, valorise les plats traditionnels et invite chacun à partager les histoires qui les accompagnent. Ce type d’activité encourage une réflexion plus profonde sur l’identité culturelle et renforce la compréhension mutuelle.
Un élément central de ces initiatives est la valorisation des savoirs issus de contextes différents. Chaque participant apporte des compétences uniques – qu’il s’agisse de techniques de jardinage, de traditions culinaires ou d’autres pratiques culturelles. En reconnaissant ces contributions, les activités interculturelles créent un espace où chacun se sent légitime, valorisé et pleinement intégré.
En favorisant l’échange et la reconnaissance des divers parcours, ces activités aident à dépasser les barrières culturelles et renforcent le tissu communautaire.
Elles visent aussi à répondre aux besoins spécifiques de groupes parfois sous-représentés, en créant des environnements où chacun peut se sentir accueilli, compris et respecté.
Relever les défis liés à la disponibilité des ressources
D’après notre expérience, l’un des principaux défis liés à la mise en œuvre d’activités réside dans la perception – ou la réalité – de ressources limitées. Il est essentiel de reconnaître que les ressources disponibles dans un jardin partagé dépendent étroitement de sa structure organisationnelle. Par exemple, un jardin bénéficiant de financements ou de personnel salarié disposera souvent de plus de moyens qu’un jardin géré uniquement par des bénévoles sans soutien externe. La disponibilité des ressources propres aux jardiniers joue également un rôle clé. Des membres retraités ou sans jeunes enfants à charge peuvent, en général, consacrer davantage de temps et d’énergie à des projets supplémentaires que ceux ayant un emploi et des responsabilités familiales.
Il est donc crucial d’évaluer de manière réaliste les capacités d’organisation du groupe, ainsi que la faisabilité d’activités complémentaires. S’assurer que ces activités répondent réellement aux besoins et intérêts des participants permet souvent de renforcer leur motivation, rendant ainsi les ressources nécessaires plus accessibles et la mise en œuvre plus efficace.
Si des activités spontanées et non planifiées peuvent parfois rencontrer un franc succès dans les jardins partagés, il est particulièrement utile d’analyser la situation actuelle du jardin afin d’intégrer les besoins et attentes des membres dans des activités interculturelles ciblées. Celles-ci permettent de renforcer les échanges entre groupes culturels et d’encourager une meilleure compréhension mutuelle. Elles offrent également une opportunité de responsabiliser les personnes dont les origines culturelles sont moins visibles ou peu représentées.
Pour favoriser ces échanges, il est essentiel de reconnaître et de valoriser la diversité des besoins et des perspectives. Cela implique d’analyser la composition culturelle et démographique du jardin, et de réfléchir aux types d’activités les plus susceptibles d’encourager l’inclusion et la participation active de tous. À partir de cette analyse, des actions ciblées peuvent être conçues pour soutenir les échanges culturels et permettre à chacun de se sentir pleinement accueilli et valorisé.
Des outils tels que des ateliers participatifs ou des enquêtes en ligne permettent de recueillir les idées, attentes et envies des membres concernant les activités interculturelles. L’exercice « Repérer l’identité culturelle », présenté dans le module 1, est un bon exemple de démarche favorisant une meilleure compréhension des parcours culturels des membres, et servant de base à la conception d’activités pertinentes et adaptées.
Questions possibles pour un atelier ou une enquête en ligne pour la planification d’activités interculturelles dans le jardin partagé :
- Quels types d’activités interculturelles les membres aimeraient-ils voir proposées dans le jardin partagé ?
- Quelles traditions et coutumes culturelles des membres pourraient être valorisées et célébrées à travers des activités ?
- Comment pouvons-nous nous assurer que les activités interculturelles reflètent les intérêts et les besoins de tous les groupes culturels du jardin ?
- Quels obstacles empêchent la participation à des activités interculturelles et comment pouvons-nous les surmonter (par exemple, barrières linguistiques, malentendus culturels) ?
- Quelles ressources sont nécessaires pour organiser des activités interculturelles et comment les mobiliser efficacement ?
- Quelles expériences ou connaissances interculturelles les membres peuvent-ils apporter pour enrichir les activités du jardin ?
- Comment concevoir des activités interculturelles qui favorisent à la fois l’échange et l’autonomisation des membres ?
- De quoi les membres ont-ils besoin pour se sentir en sécurité et soutenus lorsqu’ils développent et mettent en œuvre des projets interculturels dans le jardin ?
Les exercices suivants aident à mieux comprendre les besoins et attentes des membres du jardin partagé et contribuent à créer une atmosphère inclusive. Ils permettent de planifier des activités interculturelles qui répondent aux besoins réels de la communauté. Comme nous l’avons expliqué dans le module 2, les méthodes qui reposent principalement sur la langue peuvent parfois rendre la participation plus complexe. Il est donc essentiel de tenir compte des conditions linguistiques et culturelles lors de l’organisation des activités. Les deux premiers exercices peuvent être réalisés même avec des compétences linguistiques limitées.
Leçon Quiz
L2. Planifier et adapter les activités interculturelles
Dans cette leçon, vous apprendrez à créer des plans d’action pour des activités interculturelles, à sélectionner des activités adaptées et à gérer leur organisation ainsi que leur logistique. Ces compétences permettent de garantir que les activités sont bien structurées, qu’elles répondent aux besoins de votre communauté et qu’elles se déroulent de manière fluide. Une planification efficace permet d’adapter les activités à différents contextes culturels et d’utiliser les ressources de manière optimale, créant ainsi un environnement plus inclusif et engageant dans votre jardin partagé. Cette approche favorise un impact positif des échanges interculturels.
Dans les jardins partagés, la plupart des activités peuvent être spontanées et imprévisibles, ce qui rend parfois la planification détaillée difficile. Cependant, prendre le temps de planifier est inestimable, car cela permet de mieux comprendre les différents aspects des activités proposées, des ressources nécessaires aux résultats potentiels. Comme l’a dit Dwight D. Eisenhower, « Les plans ne sont rien, la planification est tout ». Cela signifie que même si les plans doivent être ajustés, le processus de planification permet de se préparer à différents scénarios et garantit une prise de décision plus éclairée tout au long de la mise en œuvre.
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Un plan d’action est essentiel pour transformer les idées en mesures concrètes. Il s’agit d’une feuille de route qui indique ce qui doit être fait, qui le fera et quand cela se produira. En décomposant les activités en étapes gérables, un plan d’action permet de maintenir le cap, de suivre les progrès et de s’assurer que les ressources sont utilisées efficacement. Il facilite également une communication claire entre les membres du jardin, aligne les efforts sur les objectifs du groupe et garantit que tous les membres comprennent leur rôle et leurs responsabilités, ce qui favorise la responsabilisation.
La plateforme UGAIN propose une variété d’activités adaptées à l’engagement interculturel, telles que
- Séances de cuisine culturelle : Les membres cuisinent des plats traditionnels de leur pays d’origine, favorisant ainsi les échanges culturels et l’apprentissage culinaire.
- Cafés linguistiques : Séances informelles d’échanges linguistiques qui favorisent l’apprentissage des langues et renforcent la communication entre les participants.
- Ateliers de jardinage : Axés sur les techniques de plantation traditionnelles de différentes cultures, ces ateliers célèbrent la diversité tout en partageant les connaissances.
- Projets artistiques communautaires : Les projets tels que la peinture murale ou les séances d’artisanat offrent des moyens créatifs d’exprimer le patrimoine culturel et de stimuler l’esprit communautaire.
Une organisation et une logistique efficaces sont essentielles à la réussite des activités interculturelles dans les jardins partagés. Voici quelques aspects essentiels à prendre en compte :
- Gestion des ressources: Évaluer les ressources disponibles telles que l’espace, le financement, les outils et le matériel. En planifiant à l’avance, on s’assure que les fournitures nécessaires sont disponibles et on évite les problèmes de dernière minute.
- Gestion du temps: Établissez un calendrier précis pour la planification, la promotion et l’exécution des activités. Tenez compte de la disponibilité des participants et des bénévoles pour trouver des moments appropriés. Notez qu’il existe différentes approches du thème du temps. En particulier avec des groupes culturellement hétérogènes, il peut y avoir des différences majeures dans ce que cela signifie, par exemple, si vous convenez que quelque chose a lieu à 15h00. Nous vous recommandons d’en discuter à l’avance ou de prendre en compte d’autres approches afin d’éviter toute déception.
- Coordination avec les bénévoles/membres du jardin: Les bénévoles ou les membres du jardin constituent souvent l’épine dorsale des événements organisés. Il est essentiel d’attribuer clairement les rôles et les responsabilités afin de s’assurer que les tâches sont accomplies efficacement.
- Accessibilité et inclusivité: Veillez à ce que les activités soient accessibles à tous, y compris aux personnes souffrant de handicaps physiques ou de barrières linguistiques. Envisagez des services de traduction ou des systèmes de jumelage pour aider les nouveaux arrivants.
- Stratégie de communication: Élaborer un plan pour communiquer efficacement les détails de l’événement à tous les membres et/ou aux groupes cibles sélectionnés par le biais de divers canaux tels qu’un groupe de messagerie ou de courrier électronique, les réseaux sociaux, les bulletins d’information ou les tableaux d’affichage communautaires. Une communication claire permet à chacun d’être informé et de se sentir inclus.
- Gestion des risques: Préparez-vous à des problèmes potentiels tels que des perturbations météorologiques, des considérations de sécurité ou des changements soudains dans le nombre de personnes. Un plan de secours permet de maintenir la continuité.
Une attention particulière à ces aspects logistiques garantit le bon déroulement des activités et améliore l’expérience globale de tous les participants.
Leçon Quiz
L3. Favoriser la participation et l'amélioration continue
Dans cette leçon, vous explorerez des stratégies visant à encourager la participation active et l’engagement dans les activités des jardins partagés, même lorsque les ressources sont limitées. Vous apprendrez à développer des approches inclusives qui incitent divers membres à s’impliquer. De plus, cette leçon met l’accent sur l’importance de l’évaluation des activités afin de s’assurer qu’elles répondent aux besoins de la communauté et qu’elles s’améliorent au fil du temps. En comprenant les méthodes de retour d’information, vous pourrez affiner votre approche, assurer une croissance continue et renforcer le sentiment d’appartenance au jardin.
La participation est l’épine dorsale de tout jardin partagé, en particulier ceux qui visent l’échange interculturel. Cependant, encourager un engagement actif peut s’avérer difficile en raison des ressources limitées et des contraintes de temps. Pour surmonter ces difficultés, il est essentiel de créer des opportunités pour différents niveaux de participation. Certains membres peuvent avoir le temps de participer à des événements ponctuels, tandis que d’autres peuvent s’engager de manière plus durable. Permettre aux membres de s’approprier le projet, par exemple en prenant des décisions ou en planifiant des activités, contribue à renforcer le sentiment d’appartenance et de motivation. De plus, l’utilisation de divers canaux de communication, tels que les groupes de messagerie, les tableaux de jardinage, les bulletins d’information ou les médias sociaux, permet de s’assurer que les activités atteignent tous les membres, en particulier ceux qui se sentent moins connectés.
L’évaluation des activités permet à un jardin partagé de comprendre ce qui fonctionne, d’identifier les domaines à améliorer et de s’assurer que les activités restent pertinentes pour les membres. Des méthodes telles que les enquêtes ou les sessions d’observation fournissent des informations précieuses sur les expériences des participants. La collecte des commentaires permet non seulement de mettre en évidence les réussites, mais aussi de découvrir les domaines nécessitant des ajustements, ce qui garantit que les activités continuent à répondre aux divers besoins des membres. Le partage des résultats de l’évaluation avec le groupe favorise la transparence et encourage la participation continue. Comme le souligne la citation, « la préparation est importante, mais l’évaluation et la révision sont encore plus cruciales. C’est un moment clé où vous pouvez créer des liens et réfléchir à ce que vous avez appris ». (learning.ugain.eu/ … /?lang=de) Cette réflexion permet de construire un récit commun et de communiquer la valeur du travail du jardin à un public plus large.