Parcours d'apprentissage 2
- Module 2

Créer des espaces pour la diversité

Introduction

Les jardins partagés offrent des espaces privilégiés de rencontre pour des personnes d’âges et d’horizons divers, aux expériences sociales et de jardinage variées. Ce module s’intéresse à la manière de créer un environnement dans lequel chacun puisse se sentir à l’aise. Nous abordons la notion d’espaces plus sûrs et réfléchissons ensemble aux conditions nécessaires pour y parvenir. Nous discutons également des défis organisationnels, tout en élaborant des stratégies pour surmonter les obstacles et exploiter pleinement le potentiel de tels projets. Enfin, nous proposons des méthodes pratiques pour planifier ou réaménager un jardin avec des groupes dont tous les membres ne partagent pas la même langue.

Les objectifs d’apprentissage de ce module sont les suivants

  • Comprendre le concept d’espaces sûrs et inclusifs
  • Acquérir des connaissances sur la manière de rendre un jardin partagé plus sûr et plus inclusif
  • Développer des idées pour atteindre une plus grande diversité de personnes
  • Comprendre comment tenir compte des besoins des différentes personnes dans la planification de votre jardin
  • Apprendre à identifier les obstacles à la participation et développer des stratégies pour les surmonter

Leçons

Créer des espaces plus sûrs et plus inclusifs dans les jardins partagés est essentiel pour instaurer un environnement accueillant, où chaque participant se sent reconnu et soutenu. Ce chapitre explore la notion d' »espaces plus sûrs », en rappelant que le sentiment de sécurité est propre à chacun et peut varier d’une personne à l’autre. En adoptant des pratiques inclusives — comme l’installation de panneaux multilingues ou l’organisation de célébrations communes — les jardins peuvent réduire les discriminations et renforcer le sentiment d’appartenance. Nous aborderons également des stratégies visant à accroître la diversité au sein des groupes de jardiniers, afin de permettre à toutes et tous, notamment aux communautés marginalisées, de s’impliquer pleinement dans la vie du jardin et d’en bénéficier.

Un espace « plus sûr » est un environnement accueillant et bienveillant, où chacun peut s’exprimer et partager ses experiences sans craindre la discrimination ni les représailles. Nous parlons d’espace « plus sûr » plutôt que « sûr », car la notion de sécurité est relative : expér ce qui est sécurisant pour une personne ne l’est pas nécessairement pour une autre. En reconnaissant les vécus et les réalités de chacun , nous cherchons à créer un cadre aussi sûr que possible pour tous.” LIEN

Un espace plus sûr accueille activement des personnes issues de tous horizons, en veillant à ce que chacun soit traité avec respect, en tant que membre égal et pleinement valorisé du groupe.

C’est un lieu d’apprentissage et de partage, où les erreurs sont acceptées comme des opportunités de grandir ensemble et d’améliorer l’espace. Dans un cadre inclusif, chaque participant est reconnu comme un contributeur et un co-créateur essentiel. Le concept d’espaces plus sûrs repose sur la connaissance et l’adhésion de tous aux principes qui les régissent. Il prévoit également des moyens d’aborder les situations où certaines personnes ne se sont pas senties en sécurité, et de chercher ensemble des solutions pour y remédier. L’objectif est de construire une atmosphère positive, fondée sur la bienveillance et le respect mutuel. « Nous avons tous un rôle à jouer dans la construction d’une société accueillante et inclusive. » – Jardins du Sanctuaire

Transformer nos jardins partagés en espaces plus sûrs et plus inclusifs profite à l’ensemble de leurs usagers. Cela permet à chacun de se sentir accueilli, valorisé et pleinement légitime. Les personnes ayant émigré ou trouvé refuge dans un nouveau pays sont souvent confrontées au racisme ou à d’autres formes de discrimination au quotidien. En offrant un espace plus sûr au sein du jardi

Lorsque les gens perçoivent un espace comme un espace sûr, ils sont plus susceptibles de s’intégrer à la communauté et d’apporter leurs opinions ainsi que leurs aptitudes et compétences. Les gens développent un sentiment d’appartenance et prennent conscience d’eux-mêmes. Les espaces plus sûrs contribuent donc à la santé mentale des personnes.

ESSAYEZ VOUS-MÊME

Une fois que votre groupe fonctionne depuis un certain temps, prenez le temps, lors d’une réunion dans le jardin, d’explorer ce que signifie se sentir en sécurité.

Pour rendre un jardin partagé plus sûr et plus inclusif, il est essentiel de commencer par sensibiliser à l’importance de ces valeurs. Intégrer des principes inclusifs dans le règlement ou le code de conduite du jardin peut constituer une première étape solide. Ensuite, accueillir activement des personnes d’origines diverses et veiller à ce que chacun se sente pleinement le bienvenu repose sur des pratiques concrètes et sur la culture du jardin. Cela passe souvent par de petites attentions, comme installer des panneaux multilingues ou offrir un thé à chaque rencontre.

Il existe de nombreuses manières de rendre votre jardin communautaire plus sûr et plus inclusif. Voici trois suggestions qui peuvent vous aider à clarifier vos intentions et à les traduire en actions concrètes.

Règles de jardinage

Élaborez les règles de votre jardin collectivement, avec le groupe de pilotage ou les jardiniers qui s’impliquent régulièrement. Prenez le temps de réfléchir ensemble à ce qui compte pour chacun dans les relations au sein du jardin, et à la manière dont vous souhaitez gérer les situations difficiles tout en garantissant la sécurité de tous.

Voici quelques questions à vous poser en groupe :

Quels sont vos objectifs en matière d’égalité et de diversité ?

Quels comportements souhaitez-vous encourager ? Lesquels souhaitez-vous proscrire dans votre jardin ?

Que faire si quelqu’un ne respecte pas les règles établies ?

Veillez à intégrer des règles claires interdisant le harcèlement et les comportements discriminatoires, ainsi que des procédures pour y répondre.

Souhaiter la Bienvenue à tous
  • Organiser des séances d’initiation adaptées : Parfois, il peut être bénéfique de diviser les groupes selon leurs besoins ou leurs expériences pour renforcer le bien-être de chacun. Les sessions réservées aux femmes en sont un exemple classique.
  • Mettre en place un système de parrainage : Assurez-vous que les nouveaux participants savent à qui s’adresser en cas de questions ou de difficultés. Former des binômes peut être encore plus efficace : le parrain et le nouvel arrivant peuvent venir ensemble au jardin, travailler côte à côte lors des premières séances et ainsi favoriser une meilleure intégration.
  • Traduire les informations clés : Pensez à rendre accessibles les informations et les consignes importantes en plusieurs langues, en fonction des langues parlées par vos membres.
  • Célébrer ensemble : Chacun célèbre des fêtes différentes. Pour valoriser cette diversité, vous pouvez créer un calendrier regroupant les fêtes importantes pour les membres du jardin, et en organiser quelques-unes collectivement. Il peut s’agir de fêtes religieuses, de la Journée des droits de l’homme, etc..
  • Faire preuve de patience : N’oubliez pas que nous sommes tous en apprentissage.
Créer des opportunités d’apprentissage

Nous avons tous quelque chose à apprendre les uns des autres. Créez des occasions pour que les jardiniers partagent leurs expériences et leurs savoir-faire autour du jardin. Cela peut passer par l’échange de différentes méthodes de culture, l’utilisation des plantes, des ateliers de cuisine ou encore des visites guidées où chacun raconte son histoire de jardinage. Vous trouverez d’autres idées d’activités concrètes dans le module 3

Dans certains jardins, les membres du voisinage sont très variés, avec des personnes de différents horizons qui s’intéressent au jardinage et rejoignent le groupe simplement parce qu’elles voient une opportunité devant chez elles. D’autres jardins, en revanche, rassemblent un groupe plus homogène, qui souhaite accueillir des personnes de cultures diverses, ou ont été conçus dès le départ comme des jardins communautaires interculturels, en mettant en place un concept spécifique pour atteindre cet objectif.

Quel que soit votre concept ou la situation de départ, il est important de bien y réfléchir, de définir vos objectifs et de déterminer les actions à mettre en place pour les atteindre.

Comment atteindre une plus grande diversité de personnes ?

Réfléchissez à votre groupe ou à vos participants : Qui fait déjà partie du groupe de jardinage, qui est en visite et qui est absent ?

Fixez vos objectifs : Qui devrait faire partie de votre groupe ou utiliser le jardin pour ses activités ? Souhaitez-vous inviter toutes les personnes vivant à proximité ou souhaitez-vous impliquer des groupes spécifiques ? Recherchez-vous la plus grande diversité possible, comme dans le jardin interculturel Wilten link (learning.ugain.eu/portfolio/at10/), ou voulez-vous ouvrir votre espace à tous ceux qui ont besoin d’un espace vert pour se réenraciner ?

Fixez également vos limites : Qui pouvez-vous soutenir en tant que groupe ? Les personnes ayant besoin d’une assistance particulière peuvent-elles venir au jardin ? Pouvez-vous accueillir des personnes qui n’ont pas de statut de résidence stable ? En fonction des réponses à ces questions, vous choisirez différentes activités pour inviter les gens. Voici quelques suggestions :

Placez une invitation dans différentes langues à l’entrée. Expliquez brièvement comment les gens peuvent participer.

Coopérez avec des organisations de différentes communautés : Demandez-leur si vous pouvez présenter le jardin à l’une de leurs réunions. Demandez aux responsables du groupe d’orienter vers le jardin les personnes qui expriment un intérêt pour les activités vertes ou pour la rencontre de personnes d’horizons différents.

Si vous souhaitez inviter explicitement des réfugiés, vous pouvez également coopérer avec les foyers de réfugiés et présenter le jardin sur leur tableau d’affichage ou lors de sessions ouvertes. Prenez contact avec des bénévoles travaillant dans les institutions et demandez-leur s’ils sont prêts à accompagner les résidents au jardin ou à faire la publicité du projet auprès d’eux. Les gens ont souvent besoin d’une personne de confiance pour entrer dans un nouvel espace et un nouveau groupe. Les associations travaillant avec les réfugiés qui proposent des ateliers de cuisine, pour enfants ou des cours de langue peuvent également être des partenaires importants.

Créez une présence multilingue sur les médias sociaux et invitez les différents acteurs décrits ci-dessus à partager votre contenu.

Travailler avec des pairs : Si des membres de différentes communautés font déjà partie de votre groupe de jardinage, demandez-leur de promouvoir le jardin au sein de leur communauté.

Proposer d’autres activités que le jardinage dans le jardin :

De nombreux jardins ont fait l’expérience que le jardinage n’est pas la première priorité des personnes qui ont fui. L’offre de cours de conversation s’est avérée attrayante pour les personnes qui souhaitent améliorer leurs compétences linguistiques et entrer en contact avec d’autres personnes. Un café de rencontre a également connu un grand succès dans différents jardins. Il avait lieu chaque semaine à jour fixe et les gens étaient invités à y participer. Il s’est avéré que beaucoup venaient avec des questions ouvertes concernant leur procédure en tant que demandeurs d’asile ou simplement pour passer un peu de temps à l’extérieur et discuter dans une atmosphère agréable. Certains des participants réguliers sont devenus par la suite jardiniers.

2 exemples :

Jardin interculturel Rosenduft : suedost-ev.de/ interkultureller garten/interkultureller garten.php

Café de rencontre avec Bunte Daumen Kufstein :

learning.ugain.eu/portfolio/at7-activity/

Vous trouverez d’autres exemples dans le module 3

Les enfants en tant qu’ambassadeurs :

Les enfants sont souvent enthousiastes à l’idée de jardiner. Certains jardins ont commencé à travailler avec des enfants de différents milieux et à leur proposer des activités spéciales. Dans certains jardins, c’était le seul objectif et ils sont restés un jardin principalement destiné aux enfants. Ils ont adapté le jardin pour le rendre utilisable par les enfants et pour répondre à leurs besoins et à leurs intérêts. Dans d’autres jardins, le travail avec les enfants était un moyen de s’adresser aux parents et aux autres membres adultes de la famille qui étaient invités à suivre leurs enfants et à rejoindre le jardin. Dans de nombreux cas, cette stratégie a été couronnée de succès.

Leçon Quiz

Dans cette leçon, nous nous pencherons sur la dimension spatiale des jardins partagés, en explorant comment l’emplacement, l’infrastructure et la diversité des plantes influencent la participation et l’inclusion. Le choix de l’emplacement du jardin peut attirer ou dissuader différents membres de la communauté, il est donc essentiel de tenir compte de l’accessibilité et de la dynamique du quartier. En outre, nous discutons de l’importance de créer des infrastructures accueillantes, telles que des panneaux multilingues et des espaces communs, afin de favoriser les liens entre les différents participants. Enfin, nous soulignons l’importance d’adopter diverses techniques de plantation et pratiques culturelles, afin de faire du jardin une riche tapisserie d’expériences et de ressources partagées.

L’emplacement de votre jardin a déjà une influence sur les participants et les non-participants, ou sur ce qu’il faut faire pour attirer différentes personnes dans le jardin.

Si votre jardin existe déjà

Vous gérez un jardin partagé et vous envisagez d’y intégrer de nouvelles personnes ? Vérifiez donc où vous vous trouvez et ce qui se passe autour de vous. Votre jardin est-il situé à proximité d’une zone habitée ou bien à la périphérie ou dans une zone rurale ? Quelle est la diversité du quartier dans lequel vous vous trouvez ? Existe-t-il des transports publics pour accéder à votre jardin ?

Si vous envisagez de créer un nouveau jardin

Si la superficie de votre jardin n’est pas encore fixée, vous pouvez d’abord vous tourner vers votre groupe cible. Qui sont les personnes qui devraient utiliser l’espace et où vivent-elles ou travaillent-elles ? Une fois que vous avez défini une ou plusieurs zones où le jardin pourrait avoir un sens, vous pouvez commencer à rechercher des espaces.

En fonction de votre groupe cible, il peut s’agir de foyers de réfugiés, d’espaces verts ou bruns dans divers quartiers, de parcelles semi-privées dans des zones de logements sociaux, etc.

L’étape suivante consiste à contacter le propriétaire du terrain.

Comme tout Jardin partagé, un jardin interculturel a besoin d’infrastructures telles que des plates-bandes, des chemins, des cabanes à outils, des possibilités d’irrigation, etc. En outre, vous pouvez envisager des infrastructures spécifiques pour que chacun se sente le bienvenu et pour répondre à ses besoins.

Cela va de la signalisation multilingue des différentes zones, des lieux de rencontre ou de solitude aux installations d’hygiène.

Lieux de rencontre, de restauration et de préparation des repas

Les jardins partagés sont des espaces où l’on peut rencontrer de nouvelles personnes et de vieux amis. Veillez à prévoir des espaces pour s’asseoir ensemble, comme des chaises et des tables, une aire de pique-nique ou tout ce qui convient aux membres de votre communauté. Pour pouvoir se réunir également lors de journées plus fraîches ou pluvieuses, un espace couvert est un grand avantage. Il peut s’agir d’une pergola couverte, d’une yourte, d’un tipi ou d’un abri de jardin agrandi. Certaines personnes peuvent avoir de l’expérience avec des installations mobiles faciles à construire. Elles voudront peut-être apporter leur contribution.

Offrir et partager de la nourriture fait partie de nombreuses cultures (du jardin) et constitue un moyen de créer et de célébrer la communauté. Si possible, prévoyez des installations pour préparer la nourriture et les boissons, laver et ranger la vaisselle. Il peut s’agir d’une petite cuisine extérieure, d’un Samowar pour préparer et offrir le thé ou de quelque chose de plus sophistiqué comme un four en argile.

Un exemple inspirant : En collaboration avec un groupe de jeunes, ce jardin interculturel a construit un four en argile dans le cadre d’un atelier de construction en argile. Les personnes impliquées dans la construction étaient principalement des jeunes qui ne faisaient pas partie du groupe du jardin et quelques hommes. Pendant les travaux de construction, des femmes originaires du Kurdistan ont fait part de leur expérience dans l’utilisation d’un tel four et ont expliqué ce qu’il fallait pour faire du pain. Une fois le four prêt, ce sont ces femmes qui savaient comment l’utiliser et qui l’ont le plus utilisé.

Signes multilingues

Aider tout le monde dans le jardin à savoir où faire quoi et quoi ne pas faire.

FAITES-EN L’EXPÉRIENCE VOUS-MÊME :

Lors d’une réunion dans le jardin, rassemblez les lieux et les installations qui devraient recevoir un badge ou un panneau de signalisation. Ensemble, nommez-les dans toutes les langues présentes dans le jardin. Créez des panneaux contenant tous ces mots et faites peut-être même un dessin.

Des espaces pour être seul

Les personnes qui ont subi un traumatisme ou dont la vie quotidienne est très stressante peuvent parfois avoir envie de se retrouver seules. Essayez de créer des espaces dans votre jardin où les jardiniers peuvent passer du temps sans être dérangés ou interrogés, et indiquez-le clairement. Il peut s’agir d’un hamac, d’une pergola ou encore d’une plate-bande de jardinage où les personnes acceptent de travailler en silence.

Toilettes

Si votre jardin est proche des habitations de vos membres ou d’un établissement public, il est probablement facile d’utiliser les toilettes qui s’y trouvent. Si votre jardin est situé quelque part entre la forêt et les champs, vous pouvez penser qu’il n’y a pas besoin de toilettes. Nous avons fait une expérience différente. Les femmes en particulier ne se sentent souvent pas à l’aise pour passer de longues périodes dans le jardin sans avoir accès à des toilettes adéquates – avec pour conséquence qu’elles risquent de ne pas venir du tout.

Une toilette à compost ou à séparation peut résoudre le problème.

ESSAYEZ VOUS-MÊME

Invitez les membres de la communauté à imaginer une journée de jardinage après une semaine stressante. Demandez-leur de vivre cette journée, de se promener dans le jardin dans leur esprit, d’imaginer ce qu’ils feraient et où ils seraient. De quoi auraient-ils besoin pour profiter encore plus du jardin ?

ou

Créez une boîte aux lettres pour les souhaits et les besoins, où les gens déposent leurs idées qui peuvent ensuite être discutées lors de la prochaine réunion de jardin.

Des personnes d’horizons différents ont des idées différentes sur la manière dont fonctionne la culture des fruits et légumes. Les jardins partagés peuvent offrir la possibilité de planter des plantes que les gens connaissent depuis leur enfance et d’utiliser leurs propres techniques de plantation. Le jardin peut être une source d’herbes et de légumes qui sont difficiles à trouver sur le marché ou qui sont très chers à l’achat, mais qui constituent un élément important du régime alimentaire des gens.

Faites preuve d’ouverture d’esprit lorsqu’il s’agit de savoir qui veut planter quoi et comment, que ce soit sur des parcelles individuelles ou sur un champ collectif. Des personnes ayant une expérience différente du jardinage peuvent apporter des innovations au jardin.

Quelques exemples de photos

Barangay Garden : des constructions grimpantes pour presque tout
Cultiver le gandhana - une herbe très utile pour la cuisine afghane
le lit de milpa d'un jardinier mexicain

En même temps, convenez de quelques règles de base comme « pas d’utilisation de pesticides et d’herbicides synthétiques » ou « pas de plantation d’espèces invasives ou d’espèces qui ont tendance à se répandre dans tout le jardin »

Il faut également savoir quelles sont les techniques de jardinage qui conviennent à votre région et quelles sont les restrictions que vous avez. Les plates-bandes surbaissées, conçues pour recueillir l’eau dans les régions à faibles précipitations, ne sont probablement pas une bonne idée pour les sols argileux des régions pluvieuses. Dans certaines régions, sensibles à la protection du paysage ou de la nature, la construction de structures telles que des dispositifs d’aide à l’escalade ou des cabanes à tomates peut être interdite.

La conception d’un jardin débute souvent dès qu’un espace délimité est disponible pour l’aménager. Même si cet espace n’est pas encore un jardin à proprement parler, il est rare qu’il soit simplement une surface vide, sans caractéristiques ou structure particulières. Prendre en compte ce qui existe déjà constitue donc une étape clé dans le processus de planification. Dans le cadre d’un jardin communautaire existant, l’ajout de nouvelles zones ou la réorganisation des espaces déjà en place nécessite également une réflexion préalable. Dans un jardin interculturel, il est possible que certains participants ne maîtrisent pas parfaitement la langue commune. Des outils de planification adaptés aux langues moins courantes peuvent alors être très utiles. Enfin, gardez à l’esprit que les notions d’orientation peuvent varier d’un pays à l’autre, et l’intégration de repères visuels dans vos plans et cartes peut faciliter une meilleure compréhension collective.

Voici quelques méthodes et approches de l’aménagement du jardin qui mettent l’accent sur les éléments non verbaux.

Vous trouverez plus d’informations sur le processus de planification en général dans le premier parcours d’apprentissage

Leçon Quiz

Dans ce chapitre, nous explorons les divers obstacles pouvant se présenter dans les jardins partagés, en particulier ceux liés à la diversité des origines et des expériences des participants. Qu’il s’agisse de différences linguistiques, de styles de communication culturels variés, de défis liés à la santé mentale ou de contraintes économiques, ces obstacles peuvent affecter la participation et l’inclusion. Nous insistons sur l’importance de prendre conscience de ces difficultés et nous mettons l’accent sur des stratégies concrètes, comme l’utilisation de signalétiques multilingues, l’adoption de méthodes de communication inclusives et la mise en place de soutiens financiers.

Heureusement, le jardinage en commun fonctionne très bien sans langage verbal commun.

Néanmoins, le fait de ne pas disposer d’un langage verbal commun est souvent perçu comme un obstacle. Les gens se sentent mal à l’aise de ne pas pouvoir s’exprimer et partager leurs pensées et leurs sentiments comme ils le souhaitent ou comme ils en ont l’habitude. Essayez de réduire cette barrière autant que possible et valorisez le multilinguisme.

La traduction, l’interprétation et la communication au-delà du langage verbal sont trois aspects essentiels de la compréhension dans les groupes multilingues.

Interprétation pour les choses importantes

Vous souhaitez inviter des personnes qui ne maîtrisent pas bien votre langue commune ou qui font déjà partie de votre groupe de jardinage ? Lorsque vous présentez le concept de jardinage interculturel ou que vous expliquez le fonctionnement du jardin, offrir une interprétation dans leur langue maternelle peut être extrêmement utile. Parfois, certains jardiniers parlent les deux langues et peuvent vous prêter main-forte. Dans le cas contraire, vous pouvez solliciter des interprètes au sein d’organisations partenaires. Faire appel aux enfants – qui sont souvent plus à l’aise avec la langue commune – peut être une bonne solution pour des sujets légers et agréables. Toutefois, en cas de conflit ou de problème, il est préférable de ne pas les impliquer.

Utilisation du langage non verbal

Lorsque vous expliquez quelque chose, essayez d’utiliser autant que possible des moyens de communication non verbaux pour étayer votre explication. Pointer du doigt les choses dont vous parlez, mimer des actions ou faire des signes positifs ou négatifs peut être d’une grande aide. Au lieu d’explications écrites, par exemple pour le tas de compost ou la cabane à outils, utilisez des graphiques et des dessins.

Traduction des informations écrites et panneaux de signalisation multilingues

Si vous avez des informations écrites qui devraient être accessibles à tous, comme le règlement du jardin, des informations sur la manière de s’inscrire ou des messages de bienvenue, pensez à les traduire dans les langues parlées dans votre jardin ou dans votre quartier. Vous montrerez ainsi que vous appréciez les autres langues et aiderez les gens à surmonter les barrières linguistiques.

Comme décrit dans L2.T2, les panneaux multilingues peuvent être utiles et montrer que votre groupe de jardiniers apprécie les autres langues.

Des personnes d’horizons différents apportent des perspectives différentes au jardin. C’est avant tout une grande richesse dont tout le groupe peut profiter. Néanmoins, les actions et les comportements qui sont perçus comme positifs par une personne peuvent provoquer des sentiments négatifs chez d’autres ou entraver leur participation. Il est important de comprendre les différences et de savoir ce que les gens ont besoin de contribuer.

Les différentes habitudes de communication sont un exemple

Dans de nombreux groupes engagés et favorisant l’émancipation, il est courant de se réunir en cercle où chacun est invité à exprimer ce qui fonctionne bien, ce qui ne va pas, les problèmes rencontrés, ainsi que ce qu’il aimerait changer. Cependant, pour certaines personnes, il peut être difficile, voire impoli, de formuler des critiques dans un tel cadre public. Elles préfèrent généralement le faire de manière individuelle ou en s’adressant à une tierce personne – un médiateur – qui transmettra ensuite le message. Ainsi, parler en cercle peut donner l’impression d’être excluant pour certains membres du groupe, même si ce n’est pas du tout l’intention.

Un conseil de Gardens of Sanctuary :
“Demandez à des personnes d’horizons aussi divers que possible de vous faire part de leurs commentaires sur vos activités.”

ESSAYEZ VOUS-MÊME

Proposez différentes façons de recueillir des idées d’amélioration ou des commentaires et déterminez ce qui convient le mieux à votre groupe. Voici quelques suggestions :

  • une boîte où les gens peuvent déposer des cartes postales ou de petites lettres avec leur idée ou leur critique
  • une personne qui ne fait pas partie du comité de pilotage mais qui est désignée comme personne de contact pour les plaintes ou les idées
  • un cercle de parole avec un bâton de parole
  • des conversations informelles en petits groupes pour discuter d’idées et d’améliorations
  • un questionnaire anonyme (en ligne ou hors ligne) après certaines activités ou dans le cadre de votre réunion de fin de saison
Perceptions du genre et attitudes différentes

Selon le lieu et la manière dont les individus ont été socialisés, leur perception du genre et la manière dont ils abordent les différentes identités de genre peuvent varier considérablement. De même, les attitudes envers l’orientation sexuelle, les autres groupes ethniques au sein de la même nationalité ou la liberté d’expression dépendent souvent du contexte dans lequel les personnes ont grandi. N’ayez pas peur d’aborder ces sujets et d’encourager des discussions ouvertes et respectueuses, car cela peut aider chacun à mieux comprendre les différentes perspectives. Dans toutes les discussions, rappelez que la discrimination, sous quelque forme que ce soit, n’est pas acceptable

Il est également important de vérifier si votre groupe a des besoins spécifiques. Par exemple, certaines femmes pourraient se sentir plus à l’aise de participer à des sessions exclusivement réservées aux femmes. Enfin, réfléchissez à la répartition des tâches dans votre groupe et soyez vigilant aux stéréotypes sexistes qui peuvent passer inaperçus.

Ces dernières années, les problèmes de santé mentale sont devenus de plus en plus fréquents chez les jeunes et les adultes. Les personnes qui ont fui ou émigré dans des circonstances difficiles sont encore plus exposées aux problèmes de santé mentale. Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale peuvent venir au jardin pour se détendre et profiter des qualités thérapeutiques du jardinage. Bien qu’elles considèrent le jardin comme un environnement sûr, leur crise, leur traumatisme ou leur problème de santé mentale ne les quitte pas à la porte du jardin. C’est pourquoi, surtout si vous travaillez avec des réfugiés, vous devez vous préparer et disposer d’une procédure claire sur la manière de gérer les problèmes de santé mentale.

À moins que votre groupe de jardinage ne dispose de professionnels qualifiés pour soutenir les personnes en situation de crise mentale, il est important de ne pas tenter de gérer un problème seul. Soyez attentif aux besoins des individus tout en étant très clair sur ce que vous, en tant qu’individu ou groupe, êtes en mesure d’offrir et ce que vous ne pouvez pas. Parfois, simplement écouter quelqu’un qui a besoin d’être entendu peut être tout à fait approprié. Cependant, la gestion de problèmes de santé mentale graves nécessite une aide professionnelle.

Vous pouvez prendre les préoccupations des personnes au sérieux et les orienter vers des organisations de soutien ou des spécialistes. En cas d’urgence, il est essentiel de contacter immédiatement votre équipe de crise locale ou d’appeler une ambulance.

La diversité des origines au sein de votre groupe de jardinage peut également signifier des disparités importantes au niveau des revenus. Soyez conscient que certaines personnes peuvent faire face à des contraintes financières importantes et soyez prêt à les aider à participer au groupe sans qu’elles se sentent stigmatisées ou exclues.

Offrir une adhésion gratuite au jardin, un soutien pour le transport, ainsi que des graines ou des plantes gratuites peut être d’une grande aide pour les personnes ayant un budget limité. Partager un repas à la fin d’une session (ce qui présente aussi de nombreux autres avantages) permet également aux personnes confrontées à l’insécurité alimentaire d’accéder à des aliments frais et nutritifs. Fournir des équipements comme des bottes, des gants ou des moyens de transport pour les excursions est un autre moyen de soutenir efficacement les membres du groupe.

Collecte de fonds et subventions

Disposer de moyens financiers sans dépendre des contributions de vos membres vous aide à rendre vos activités plus inclusives. Il existe de nombreuses possibilités de collecter des fonds dans le cadre d’un projet de jardin :

  • Organisez une fête dans le jardin, invitez le voisinage et demandez des dons pour de la nourriture et des boissons ou des produits du jardin (conformément à la réglementation locale).
  • Organisez un marché aux puces.
  • Demandez le soutien d’entreprises locales et offrez une visibilité à votre cabane de jardin ou à votre clôture.
  • Si vous disposez des ressources et d’une certaine expertise au sein du groupe, vous pouvez également lancer une campagne de crowdfunding.
  • Attention aux fondations qui mettent l’accent sur les rencontres interculturelles ou les questions environnementales.

Vous pouvez également contacter les responsables de votre district ou de votre municipalité pour solliciter leur soutien ou vous informer sur les programmes de financement régionaux et nationaux liés aux services sociaux, à l’immigration ou à l’environnement.

Remboursement des volontaires

Certains jardins partagés, si la legislation le permet, vendent une partie de leur production et ont trouvé des moyens de rémunérer les personnes travaillant dans le jardin pour leurs efforts. Si vous envisagez de le faire, assurez-vous d’être en conformité avec les réglementations concernant le droit de gagner de l’argent de certains groupes, comme les demandeurs d’asile.

Exemple Traiskirchen :

Le jardin de la rencontre de Traiskirchen, en Autriche, est un jardin interculturel situé sur un terrain public. De nombreux jardiniers sont des demandeurs d’asile. En Autriche, les demandeurs d’asile ne sont généralement pas autorisés à travailler. Ils ont mis en place une activité appelée « petit-déjeuner oriental », dans le cadre de laquelle ils préparent un brunch et les gens peuvent venir faire un don pour la nourriture. Cela leur permet d’obtenir une petite rémunération.

Droits de jardinage

Les frais de jardinage peuvent être importants pour couvrir les coûts de votre projet. Ils peuvent également contribuer à renforcer l’engagement des personnes. Si vous faites payer une cotisation aux membres du jardin ou aux participants aux activités du jardin, assurez-vous qu’il existe une réduction facile à appliquer ou une version gratuite pour les personnes disposant de peu de ressources. Il peut s’agir d’une contribution de chacun en fonction de ses possibilités ou de différents systèmes permettant aux personnes de payer en fonction de leur propre estimation.

Leçon Quiz

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