Introduction
Quoi de plus naturel que de penser qu’un jardin peut se suffire à lui-même pour prospérer ! Or, il n’en n’est rien. Très vite, certains besoins matériels s’imposent, par exemple l’achat d’outils, de semences… Ces dépenses nécessitent de trouver des ressources et d’établir un budget. Une bonne communication permettra de toucher des personnes sensibles à la cause, et par conséquent de recruter des adhérents, des bénévoles, des donateurs voire des mécènes.
Dans le même temps, l’animateur supervise et coordonne le groupe chargé d’élaborer et de peaufiner les règles de fonctionnement du jardin. Par exemple, le groupe désigne des référents pour les outils, les semis, l’arrosage, assurant ainsi une bonne organisation des activités.
A présent, tous les ingrédients sont en place pour cultiver votre jardin selon des méthodes agro-écologiques , favorisant une culture naturelle respectueuse du sol et de la biodiversité.
Vive le nouveau jardin !
Leçons
L1. Comptabilité et gestion financière
L2. Les ressources externes
On entend par ressources externes, les ressources qui ne sont pas générées par l’activité du jardin partagé. Par exemple, les subventions, les appels à projets…
Préambule :
Seules les associations loi 1901 peuvent prétendre à des subventions de la part des collectivités.
Dans ce but, il est judicieux de procéder à la création de l’association. Pour rappel, la loi française prévoit que les jardins partagés se constituent en association : Art. L. 561-2.
associations.gouv.fr/liberte-associative.html
Précision concernant « à but non lucratif » : la loi 1901 n’interdit pas à une association de dégager des bénéfices mais seulement de les partager entre ses membres. But non lucratif pour ses membres.
2 – Comment créer une asso ?
Le portail officiel des associations
Le portail officiel associations.gouv.fr est le site gouvernemental dédié à la vie associative.
Il se décline en 4 domaines : Vos démarches / Guide juridique et fiscal/La Vie associative/Documentation
Il permet de :
- Effectuer des démarches administratives en ligne grâce à l’accès direct à service-public.fr/associations et ses télé-services de démarches en ligne (création, modifications de dirigeants, demande de subvention, etc.) ;
- Consulter des documentations pratiques et gratuites ;
- Accéder à un guide juridique et fiscal complet, adapté aux acteurs associatifs : responsabilité des dirigeants, exonération fiscale des associations, etc.
- Géolocaliser les points ressources proches de vous sur la carte de France, par exemple pour offrir ou rechercher des missions bénévoles, trouver une structure d’accompagnement spécialisée en matière d’emploi salarié ou de fiscalité, etc.
Pour répondre à vos besoins
À chaque question que se pose l’association, il doit bien y avoir une réponse. Mais où la trouver ? Dans son association ? Dans une autre ? Auprès d’un service public ?
Le guide guidepratiqueasso.org a été créé pour répondre à vos interrogations et pour vous aider et vous accompagner au quotidien dans la création et la gestion de votre association.
Vous pouvez y trouver :
- Une boîte à outils
- Des pages locales
- L’asso au cœur de la société
- L’asso et son fonctionnement
- L’organisation de manifestations
- Les acteurs
- La communication
- La réglementation
- Les finances
- Des documents utiles
Le Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA 1)
Le Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et de ses appels à projets pour soutenir la formation des bénévoles, les expérimentations de projets innovants et les études.
Le Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA 2)
Il finance le fonctionnement ou les projets innovants des associations. Ce financement s’adresse essentiellement aux petites et moyennes associations, tous secteurs confondus (y compris associations sportives).
lecompteasso.associations.gouv.fr
Les subventions : En nature ou en espèces, les subventions permettent de financer des projets d’intérêt général. Elles regroupent les aides de toute nature octroyées par l’État, les collectivités territoriales et institutions publiques administratives. Mais aussi les organismes de sécurité sociale et les établissements publics à caractère industriel et commercial.
Pour percevoir ces aides et subventions publiques, une association doit remplir plusieurs conditions :
Être une association déclarée en préfecture
Faire l’objet d’une immatriculation au répertoire Sirene
Accomplir une action ou un projet d’investissement ou contribuer au développement d’activités ou au financement global de son activité
toute association peut demander une subvention pour :
Réaliser une action ou un projet d’investissement,
Contribuer au développement d’activités,
Contribuer au financement global de son activité.
Attention :
Ciblez l’administration qui concerne votre projet en fonction de sa position géographique. Exemple : pour la région Nouvelle Aquitaine, cliquer sur https://les-aides.nouvelle-aquitaine.fr/
Les subventions et appels à projets ne couvrent jamais 100% du financement de votre projet. Il y toujours une part d’auto-financement.
- Cotisations des adhérents
- Donations et legs
- Mécénat
- Sponsoring
Suite à cette présentation, voici une nouvelle activité que nous vous proposons : réfléchir au modèle économique du jardin, à partir de cette vidéo :
L3. Communiquer pour exister
Donnez des ailes à votre jardin partagé ! Pour qu’un jardin partagé grandisse et s’épanouisse à long terme, il lui faut plus que de l’eau et du soleil : il lui faut de la visibilité !
Voici comment « communiquer pour exister » et assurer la pérennité de votre jardin communautaire.
Réseaux sociaux
Partagez la vie de votre jardin : photos de récoltes, vidéos d’ateliers, anecdotes de jardiniers… Créez des moments « Wow ! » que vos abonnés ne voudront pas manquer.
Diversifiez vos plateformes : Facebook, Instagram et TikTok ne touchent pas le même public.
Si vous hésitez entre la création d’un site web et celle d’une page Facebook, sachez que ces deux outils sont complémentaires. Le site web vous appartient, tandis que la page Facebook reste la propriété de la plateforme et peut disparaître.
Des dépliants colorés et des affiches accrocheuses
Placez-les dans les cafés, les écoles et les magasins du quartier. Rendez-les gais et dynamiques pour attirer la curiosité des passants.
Presse et radio locales
Contactez les journaux et les stations de radio locaux et invitez-les à visiter votre jardin partagé pour une interview. Une fois sur place, les journalistes découvriront votre projet et relaieront d’autant mieux son histoire.
Un jardin collectif est avant tout une aventure collective. La convivialité favorise l’épanouissement de chacun. Il est donc important d’entretenir ce lien communautaire.
Organisez des événements !
Pique-niques, ateliers de bricolage, concerts en plein air… Toutes ces occasions renforcent la convivialité et attirent de nouveaux participants. La plateforme HelloAsso vous permet d’organiser gratuitement la vente de billets en ligne.
Groupes de discussion et bulletins d’information
Utilisez WhatsApp ou Messenger pour tenir tout le monde informé. Envoyez également une lettre d’information régulière contenant des informations et des conseils sur le jardinage.
Possibilités de volontariat
Publier des offres d’emploi sur JeVeuxAider.gouv.fr pour gagner en visibilité et recruter de nouveaux bénévoles.
Tissez des liens avec des associations locales, des entreprises et des écoles. Elles peuvent vous apporter un soutien logistique ou financier, ou tout simplement vous donner une plus grande visibilité.
Projets de collaboration
Organisez un atelier écologique avec une association locale ou une séance de jardinage avec des écoles. Vous renforcerez ainsi votre impact et ferez parler de vous.
Soutien des entreprises locales
Proposez de parrainer des événements ou de fournir du matériel en échange d’une visibilité dans vos communications.
Impliquer les conseils municipaux et les institutions
Invitez-les à participer ou à soutenir vos actions de promotion du jardin partagé
La communication est un levier essentiel de la collecte de fonds.
Rapport d’activité attrayant
Produisez un document soigné, illustré de photos prises sur place. Ce rapport peut être utilisé lors d’assemblées générales, dans vos dossiers pour les partenaires ou dans les appels à projets publics et privés.
Campagne de crowdfunding
Des plateformes comme Ulule ou KissKissBankBank vous permettent de mobiliser votre communauté autour d’un projet motivant.
La communication doit être permanente ! Voici quelques conseils pour vous aider à rester sur la bonne voie :
- Suivez vos progrès : notez le nombre de nouveaux membres, d’événements organisés ou de mentions dans les médias.
- Renouveler les activités et collaborer avec d’autres associations.
- Gardez le contact tout au long de l’année : même en hiver, gardez le jardin vivant grâce à des bulletins d’information, des posts sur le réseau ou des ateliers thématiques.
- Élaborez un plan de communication pour vous guider.
- Partager les tâches de communication entre plusieurs personnes en fonction de leurs compétences ou de leurs intérêts.
*NB : Les outils de communication sont en constante évolution. Restez concentré sur les canaux les plus pertinents pour votre jardin, afin de ne pas vous disperser.
Contactez les journaux et les stations de radio locaux et invitez-les à visiter votre jardin communautaire pour une interview. Une fois sur place, les journalistes découvriront votre projet et relaieront d’autant mieux son histoire.
En pièces jointes, vous trouverez deux modèles que vous pourrez réutiliser : un plan de communication et un exemple de rapport d’activité.
L4. Cultiver avec la nature
Cultiver avec la nature est une approche qui met l’accent sur l’harmonie entre les plantes, les animaux et les humains. On parle du respect des écosystèmes naturels. Cela implique de prendre soin de la biodiversité et d’encourager les interactions positives. Jardiner avec le vivant consiste à créer un espace de jardinage qui préserve aussi les micro-organismes du sol.
Voici quelques idées et principes clés pour vous aider à adopter cette approche :
- Prenons le temps d’observer notre jardin. Chaque saison apporte des changements et adaptons-nous au terroir.
- Plantons une grande variété de plantes pour attirer différents pollinisateurs et autres insectes bénéfiques.
- Pratiquons les associations de plantes, où certaines espèces se soutiennent mutuellement, comme les tomates et le basilic.
- Ne tondons pas systématiquement. Intégrons les techniques de la permaculture pour créer un jardin durable qui imite la nature.
- Prévoyons des refuges pour la faune : installons des nichoirs, des tas de bois pour offrir des habitats aux animaux et insectes. Préservons des zones éloignées pour accueillir la vie sauvage.
- Évitons les produits chimiques : privilégions les méthodes naturelles pour lutter contre les nuisibles, comme les insectes prédateurs, les plantes répulsives ou des solutions à base de plantes.
- Travailler le sol sans retourner la terre, ni labourer.
- Ne laissons pas la terre à nu, exposant la faune et la flore du sol au rayonnement desséchant du soleil, aux pluies battantes et aux froids intenses. Au contraire, couvrons le sol et nourrissons le en permanence.
- Apportons des amendements plutôt que des engrais, même naturels, pour favoriser le développement de la faune du sol, sur place. Par exemple, compostons directement sur les planches de culture, en surface, sous le paillage.
- Recyclons les déchets végétaux. Ainsi nous n’exportons pas la matière organique en dehors du jardin, vers la déchèterie.
- Formons-nous aux différentes méthodes de compostage. Utilisons des déchets organiques pour enrichir le sol et favoriser la vie microbienne.
- Anticipons et pensons pratique (voir le chapitre dessinons ensemble le jardin).
- Identifions les matières disponibles dans le jardin pour nourrir ou couvrir le sol.
- Installons des citernes ou des réservoirs pour collecter l’eau de pluie. Cette eau peut être utilisée pour l’arrosage des plantes, le nettoyage, et même pour certaines utilisations domestiques après traitement.
- Optons pour des systèmes d’irrigation goutte-à-goutte ou des techniques d’irrigation à micro-aspersion qui minimisent l’évaporation et dirigent l’eau directement aux racines des plantes.
- Créons des jardins de pluie et des zones de drainage naturel pour permettre à l’eau de s’infiltrer dans le sol plutôt que de ruisseler.
- Utilisons des plantes natives qui nécessitent moins d’eau.
- Appliquons des techniques telles que la culture en rangées, la rotation des cultures, et le paillage pour réduire l’évaporation de l’eau et améliorer la rétention d’humidité du sol.
- Sensibilisons et démontrons le lien entre cultures au naturel, alimentation naturelle, santé et bien-être.
En adoptant ces pratiques et en les divulguant au grand public, nous contribuons à créer un espace de jardinage qui soutient la vie sous toutes ses formes, un jardin résiliant et durable.